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Mister ouvre la porte patio et me traîne dehors. Il m’aide à respirer. Au bout de vingt minutes, ma respiration se stabilise. Nous retournons à l’intérieur. Je m’étends sur le sofa, je ne veux pas retourner dans la chambre. Une grande peur envahit tout mon corps, je ne peux m’arrêter de trembler. Mister me dit :

- Roxane, demain à la première heure, nous allons à la clinique.

- Tu penses que ça peut être grave ?

- Je ne crois pas que ce soit un problème cardiaque, même si c’est possible, mais il faut que tu consultes.

J’ai pu finalement m’endormir. Le lendemain, les enfants partent pour l’école et nous nous rendons à la clinique. J’entre dans le cabinet de la docteure et elle me demande ce qui m’amène. Je lui explique ce qui m’est arrivé la veille et la peur que j’ai ressentie. Elle m’explique la différence entre une crise cardiaque et une crise d’angoisse. Le diagnostic tombe, dépression légère et anxiété. La docteure me prescrit des médicaments dont le rôle est de me calmer. Je ne voulais pas d’anti-dépresseur comme le Prosac. Elle me confirme que ces médicaments sont plutôt des calmants.

Elle me dit que la première chose à faire, c’est de recommencer à manger, de dormir et ces médicaments m’aideront à le faire. Ensuite, en étant rétablie, je pourrai affronter mes problèmes et les résoudre un à un. Lorsque le déménagement sera terminé et que je serai installée, je pourrai alors diminuer progressivement la dose du médicament jusqu’à arrêter complètement. Même si je suis épuisée et vidée, je repars confiante. Aussitôt arrivée à la maison, je commence à prendre les médicaments et déjà en soirée je me sens moins angoissée. Une semaine plus tard, même si je n’ai pas encore trouvé d’endroit où aller vivre avec mes enfants, je commence à emballer mes choses. Je cherche à discuter avec Mister pour comprendre ce qui l’a poussé à agir ainsi avec nous. Dans une de nos conversations, il m’avoue que si ses enfants ont exclu Pierre-Alexandre de leurs vies, c’était en partie de sa faute. Mister me dit qu’il a monté et ligué ses enfants contre mon fils. C’est lui qui leur a conseillé d’ignorer P.A. et de faire comme
s’il n’existait pas.

Il me dit aussi qu’il trouve que P.A. est trop proche de moi et qu’il se prend pour mon conjoint et non pour mon fils. Plus j’écoute Mister plus mon cœur se déchire, je me rends compte maintenant qu’il est jaloux d’un enfant. Il me veut à lui tout seul et trouve que P.A. prend trop de place. Une grande peine remplit tout mon être. Pierre-Alexandre a tout enduré cela pour me plaire, pour que je sois heureuse. Comment ai-je été aussi dupe et ai-je pu me laisser avoir comme ça par Mister ? Comment ai-je pu faire endurer tout ça à mon fils, pourtant ce n’est pas l’amour qui m’a rendue aveugle, car ce n’était pas le grand amour pour Mister.

Maintenant que je vais beaucoup mieux, je me mets à la recherche d’un logement et contrairement aux autres fois où je gardais tout secret, j’en parle à mon entourage. Et voilà que tout va très vite. Ma copine Tina me parle d’un logement qui se libère dans un immeuble où j’ai déjà vécu. Je contacte le propriétaire, et puisqu’il me connaît bien, il me dit d’aller visiter et que si le logement me convient, il est à moi.

Je me rends visiter ce logement et il est parfait pour nous. Petit, mais douillet, au troisième étage, mais très propre, pas beaucoup d’espace de rangement, mais tellement accueillant. Je signe le bail et je suis très heureuse.

Maintenant les meubles, je n’ai plus rien, j’ai tout vendu et perdu pour avoir fait confiance à cet homme par qui je me suis fait complètement avoir.

Mon cousin me donne le numéro de téléphone d’un de ses amis et me demande de le contacter. Cet ami est au courant de ce qui m’arrive et il va m’aider à trouver des meubles. Finalement, j’ai tout trouvé ce qu'il nous fallait et cela à un prix très modeste. Les meubles sont tous en très bon état. Mister qui pensait que je ne trouverais pas mon logement avant juillet se sent frustré que mon départ soit prévu pour décembre. Je découvre alors qu’il pensait que je le supplierais à genoux afin de pouvoir rester :

- C’est toi Roxane qui a décidé de partir.

- Oh non ! Oh que non, c’est toi qui m’as mise à la porte.

- Bien tu aurais pu me demander de rester au lieu de ça tu pars bientôt. Je t’ai demandé de partir pour voir ce que tu ferais, mais toi tu n’as pas insisté pour rester.

- Alors là mon gars tu as un sacré culot. Tu me mets à la porte et ensuite tu rejettes la responsabilité de tes actes sur moi. Tu te gourds Mister, c’est mal me connaître de penser que tu peux me manipuler ainsi. Tu as décidé et moi j’ai agi en conséquence. C’est ton erreur, je n’en prends aucun blâme.

Je continue à emballer mes choses, les enfants sont heureux, moi je suis soulagée, même si le temps qu’il nous reste à passer aux côtés de Mister devient de plus en plus insoutenable. Je déménage le 15 décembre, c’est confirmé. Je viens dans notre futur logement aussi souvent que possible. Je transporte les boîtes, je les défais à mesure et je reviens avec les boîtes vides pour les remplir à nouveau. Mister fait une colère parce que j’emballe presque tout ce qui se trouve dans le garde-manger. Non mais ! Tout ça c’est à moi, lorsque je suis arrivée pour vivre avec lui, dans son garde-manger il n’y avait qu’une boite de céréale, un pot de beurre d’arachide et un pain, alors il ne restera que ça lorsque j’aurai terminé, un point c’est tout.

Faire une crise pour un rouleau de papier aluminium à 99 sous ce n'est pas possible, alors que moi j’ai tout perdu, mes 800,00 $ de crédit d’impôt reçus qui se sont envolés en fumée et lui qui crie pour des peccadilles. Je lui donne 1,00 $ et lui dit d’arrêter de crier et de garder son calme, il ne reste que deux jours avant le déménagement. Nous sommes enfin le 15 décembre, le camion est tout rempli, toutes mes choses sont sorties du logement, je dis au revoir à Mister et je suis très heureuse de partir. Tout se passe comme prévu, sans aucun problème.

Les déménageurs ont terminé de tout monter chez moi. La plupart des meubles étaient déjà dans le logement alors il n’y a pas grand désordre. Je me retrouve seule avec les enfants dans le logement. Je me retourne et je jette un coup d’œil rapide dans tous les sens, ça ne se peut pas ce que je voie, et j’explose. Ce n’est pas croyable, je suis sauvée. C’est mon logement, mes affaires à moi, même si ce n’est pas des meubles neufs, c’est à moi. Je suis heureuse, les enfants sautent de joie. Nous dansons, nous laissons sortir le trop plein de joie que nous avons caché pendant des semaines pour ne pas envenimer la situation chez Mister. Maintenant, cet être malsain est sorti de nos vies à tout jamais. J’ai retrouvé mon indépendance et la paix intérieure.

Comme quoi, tout finit par s’arranger dans la vie, j’ai réalisé beaucoup de choses dans la tourmente. Lorsque tout va mal, il faut se retourner vers les amis. Les amis sont souvent plus présents que la famille, ça ne sert à rien de tout garder pour soi, cette manière d’agir ne fait que refouler la misère encore plus profondément en soi. S’extérioriser nous rend plus fort, les amis veulent nous aider à condition qu’ils en soient informés. Je sais que maintenant l’union fait la force. L’amitié se voit lorsque le phare commence à s’éteindre et qu’elle rejaillit de tous ses feux pour éclairer notre chemin.

J’ai cessé les médicaments, la vie est belle, les enfants ont retrouvé tous leurs amis, moi je suis plus forte que jamais. J’ai plein de projets en tête et ma foi en Dieu s’est renforcée. J’ai toujours été croyante, mais peu pratiquante. Dans le plus creux de la vague, un ami virtuel m’a dit un jour :

- Roxane, remets toutes tes misères, tes peines et tes tourments entre les mains de Dieu, il apaisera ta souffrance et te donnera la force d’avancer.

J’ai suivi ses conseils et une brume de douceur s'est installée dans mon cœur. Soudain, les tracas paraissaient moins gros et moins pesants. Maintenant, Dieu prend une plus grande place dans ma vie. Il était pour moi un Être suprême pour lequel j’avais un très grand respect, mais en même temps je me sentais trop petite pour être son amie, je me sentais plutôt comme une de ses sujets. Maintenant Dieu est mon confident, mon ami et mon support dans toutes les situations de la vie.

Je sors grandie de toutes ces mauvaises expériences, j’ai appris et j’ai aussi compris. Plus jamais, on ne va m’écraser, m’imposer et m’abaisser. Je suis une femme à part entière avec ses qualités et ses défauts, ses goûts et ses opinions qui veut mordre à pleines dents dans la vie. Il n’est jamais trop tard pour changer……..

 

 

 

 

La Conclusion : La Liberté

 

 

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