Sam est là dans les
marches, il me dit bonsoir d’un ton ravi. Un grand soupir de soulagement se
fait sentir, il tentait bien d’être discret, mais c’était évident.
Nous avons dansé toute la soirée et une partie de la nuit. De retour chez moi, au petit
matin, il membrasse gentiment et me demande sil peut me rappeler.
Jaccepte avec plaisir en lui donnant mon numéro de téléphone et il me donne le
sien.
Jai hâte dentendre sa voix, mais je ne lui téléphone pas. Le jeudi suivant,
en soirée, la sonnerie du téléphone se fait entendre. Je réponds et cest Sam au
bout du fil, ce bel homme à lallure italienne. On discute de la belle soirée que
nous avons passée ensemble. Samedi, cest lanniversaire de Pierre-Alexandre et
je prends linitiative de demander à Sam sil veut se joindre à nous et
participer à la petite fête. À ma grande surprise, il accepte. Maintenant, la fête que
je prépare prend tout à coup un autre sens. Sam est arrivé le premier et plusieurs amis
et quelques membres de ma famille arrivent par la suite.
Je nen reviens pas, Sam qui ne me connaît que depuis une semaine et qui ne connaît
pas encore mon fils, lui a acheté un gros cadeau. P.A. est aux oiseaux. Nous passons une
belle journée et il reste toute la nuit. Nos corps avaient le besoin de se parler et ils
l'ont fait à merveille, feu dartifice de plaisir. J'ai découvert dans les bras de
ce presque inconnu une symphonie parfaite du bonheur. Nous ne nous quittons plus et trois
mois plus tard, il emménage avec moi. Nous vivons un beau roman damour.
Pierre-Alexandre adore Sam, ils ont une belle complicité. Cest très important pour
moi que mon fils ait une grande place en rapport avec mon conjoint. Si ça navait
pas fonctionné entre eux, alors là il ny aurait pas eu de relation entre moi et
Sam.
Les mois passent et les comptes arrivent. Des chèques sans provision, un sabot sur
lauto de Sam, toutes des choses que Sam avait contractées avant de me connaître et
voilà que ça nous tombent dessus. Les créanciers ont retrouvé Sam et réclament leurs
dus. Je maperçois que ce beau brumel est couvert de dettes malgré son bon
salaire. Et sil ny avait que les dettes, Sam boit de plus en plus en quantité
et en fréquence. Les sautes dhumeur, les disputes, les sorties nocturnes sont de
plus en plus fréquentes.
Sam me laisse souvent, il fait ses bagages et part pour deux à trois semaines, ensuite il
demande pour revenir. Une fois de plus, jaccepte quil revienne. Les mois
passent et il est très gentil. Nous décidons davoir un enfant. Un an passe et je
ne suis pas enceinte encore. Sam souffre de diabète juvénile et il prend de
linsuline quatre fois par jour. Il est convaincu que cest linsuline qui
le rend stérile. Nous passons des tests à lhôpital, tests suggérés par mon
médecin. Deux semaines plus tard, nous recevons les résultats et Sam est en parfaite
santé. Cest juste que mon ovulation ne se fait pas à la date habituelle chez la
femme. Alors, on change nos habitudes et hop! le mois suivant je suis enceinte. Nous
sommes très heureux, la vie est belle et nous planifions beaucoup de choses pour
larrivée du bébé.
Je suis enceinte de six mois maintenant et Sam recommence à boire et finit par me laisser
encore une fois. Par contre, cette fois-ci, je trouve ça dégueulasse ce quil me
fait. Je subis beaucoup de stress, ce qui entraîne des chutes de pression. Il revient
avec moi deux semaines avant la date prévue daccouchement. Mes contractions
commencent deux semaines avant terme alors qu'il n'est revenu que depuis quelques jours.
Nous partons pour lhôpital en pleine nuit pour lheureux événement.
Lattente est longue, pas de grosses contractions, je ne les sens pas. Les médecins
décident alors de provoquer les contractions en fin de journée.
Je suis arrivée à une heure dans la nuit et je n'accouche quà cinq heures le
lendemain après-midi. Cest un accouchement qui se passe quand même très bien
même si je déteste les poussées. Un beau garçon est né et qui portera le prénom de
Jacques. Je suis comblée et très heureuse. Jai maintenant deux beaux garçons qui
sont pour moi les êtres les plus précieux au monde. Jacques a maintenant deux mois.
Même si Sam s'en occupe souvent, il commence à nous délaisser pour sortir et boire.
Il finit par partir encore une fois. Puisque nous avions déménagé en haut de sa mère
lorsquil ma laissé, il se retrouve juste en bas. Il peut donc faire ce qu'il
veut, sans restriction et peut également épier tous mes faits et gestes. Il critique mes
deux seules sorties en un mois, des sorties chez des couples damis et cela avec les
deux enfants, alors que pouvais-je bien faire de mal.
Je comprends quil est possessif, mais lui, il ne veut pas avoir dattache en ce
qui le concerne. Je suis très nerveuse et essaie, du mieux que je le peux, délever
mes deux enfants, seule. Jy arrive très bien finalement et comme Sam
saperçoit que je ne cherche plus à le ramener à la maison, il me supplie de le
reprendre.
Je me demande constamment
pourquoi j’attire toujours ce genre d’homme. Une amie me propose de lire un
livre qui a pour titre "Ces femmes qui aiment trop". Dans ce livre, il y a
beaucoup d’exemples et je me reconnais dans ce type de femme. J’ai découvert
que c’est moi qui dois changer avant de penser rencontrer quelqu’un d’autre.
Inconsciemment, je suis le genre de femme qui veut sauver son homme. Il
paraît que j’aime jouer à la mère. Donc, naturellement, j’attire des hommes
avec une dépendance, soit affective, soit à l’alcool. Ils ont besoin de
quelqu’un pour les diriger, pour les pousser continuellement à prendre leurs
responsabilités, quelqu'un qui les materne et qui prend les décisions à leur
place. On dit dans ce livre que je dois vivre seule un bon bout de temps et
changer ma façon de penser. Ainsi, je dégagerai des ondes différentes qui,
par conséquent, fera que je vais m’entourer d’un autre type d’homme.
Dans notre relation, cest lui et toujours lui à qui je pense, comme une maladie
coulant dans mes veines. Des dizaines de fois, je maudis le hasard qui la mis sur ma
route, qui a fait de moi cette femme brisée par lamour. Il est une espèce qui se
multiplie et non en voie de disparition, une sorte dIndiana Jones de la couchette
qui s'est égaré dans mon lit, qui a osé me susurrer des mots damour et qui me
plante là quand bon lui semble, sans prendre la peine de me ménager. Je me sens idiote
avec mon cur de guimauve, mes larmes amères et mes soupirs à me déchirer
lâme. Jespère toujours quil veuille revenir. Mais il faudra que ça
change, car je nen peux plus, surtout maintenant que je sais où est situé le
problème. Jaccepte le retour de Sam au bout de trois semaines de séparation, mais
.
À suivre.....
Vingt-cinquième épisode :
Le retour de Sam
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