L'accouchement

 

Bon ça y est, mes eaux ont crevé, mais c’est de couleur verte. Je me souviens qu’aux cours prénataux, on a appris que les eaux vertes signifiaient " détresse du bébé ". Je mets une serviette, cours à la cuisine et attrape le téléphone. On me dit que je dois me rendre à l’hôpital le plus vite possible. D’une main, je finis de manger ma rôtie et de l’autre je m’habille.

Mario ramasse la valise et nous nous rendons à l’hôpital. Dès notre arrivée, on me dirige vers une chambre des naissances. On m’installe confortablement et on branche le moniteur pour savoir si le cœur du bébé est normal. Tout va bien quand subitement tout dégringole d’un seul coup. Le cœur du bébé faiblit. On décide d’une césarienne d’urgence. Je suis affolée, le personnel infirmier s’affaire autour de moi. Je pleure et ne cesse de demander ce qui se passe. Ma docteure est absente, retenue dans un congrès. Un autre médecin procèdera à l’accouchement. Il entre dans la chambre à la course et me dit :

-Ne pleure pas Roxane, tout va bien aller.

-C’est facile à dire, lui dis-je.

-Tu le veux ce bébé?

-Certainement que je le veux.

-Nous devons faire une césarienne, sinon tu le perdras. Tu as confiance en moi ?

-Oui, répondis-je.

-D’accord, on y va tout de suite. Maintenant, le papa doit embrasser la maman parce que là on s’en va mettre cet enfant au monde.

Mario m’embrasse et hop! on pousse la civière vers la salle d’opération. Je suis déçue, c’est laid et froid, je grelotte  L’anesthésiste pique, je n’ai pas le temps de compter jusqu’à trois que déjà je dors.

J’ouvre les yeux. L’horloge indique quinze heures trente. Il était environ une heure lorsque le branle-bas a débuté. Je regarde autour, je ne vois personne. On m’a laissé toute seule et je fais quoi moi.

-Bonjour ma petite madame, dit une gentille et douce voix féminine.

Je tourne la tête de l’autre côté et souris à une infirmière qui m’annonce :

-Vous avez un beau garçon de sept livres et cinq onces, félicitations.

-Merci, lui dis-je d’une voix tremblante.

-Nous allons maintenant vous amener à la pouponnière voir votre fils.

Je ne suis pas complètement réveillée et lorsque l’infirmière de l’autre côté de la vitrine me montre mon enfant, je ne peux faire mieux que lever la tête, faire un sourire en coin et me recoucher aussitôt. Je me suis tout de même aperçue des visages déçus autour de moi, mais je suis trop exténuée pour que cela m’atteigne

Je n’aurais jamais pensé qu’une césarienne puisse être si difficile. Le mal est constant, j’ai peine à parler tellement la douleur est intense. J’ai accouché lundi et le mercredi, on m’annonce que c’est le temps de faire mes premiers pas. Je veux mourir. C’est si douloureux que l’infirmière, en m’aidant à sortir du lit, a juste le temps de m’attraper car j’ai une faiblesse. Peu à peu, je réussis à me lever toute seule et à marcher quelques pas, un peu plus chaque fois, même si c’est douloureux.

Une semaine passe et le vendredi j’obtiens mon congé de l’hôpital. Je suis très heureuse de retourner à la maison. Mon médecin aurait voulu que je reste à l’hôpital pour le week-end, mais il n’en est pas question.

En quittant l’hôpital, je vais montrer mon fils à ma mère et ensuite, je rentre enfin à la maison. J’ai de la visite tous les jours et tous les soirs jusqu’au dimanche vingt-deux heures. Je suis ravie d’avoir revu tout le monde et d’avoir présenté mon fils à la famille et aux amis.

Le lundi matin, une chose incroyable m’arrive ……

 

 

 

À suivre......

 

 

 

 

La dix-neuvième épisode : La Dépression

 

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