Les animaux
prévoient les catastrophes.
Il y a quelques
années, un jeune écrivain que je connais, habitant à Saint-Cloud,
pas très loin de Boulogne-sur-Seine où se trouve ma clinique, fut
très étonné, un matin d'été, de constater que sa chienne, un
cocker d'habitude très doux, s'employait à empêcher son fils
Laurent, sept ans, de sortir de la maison pour aller jouer dans le
jardin : elle grognait et montrait les crocs.
L'enfant, peu
impressionné, l'enjamba et sortit : la chienne le suivit en
aboyant. L'enfant, croyant à un jeu, se mit à courir ; la chienne
courait à ses côtés. Tout d'un coup, elle se jeta sur l'enfant et
le mordit à la jambe, le faisant tomber du coup sur le gravier.
Alerté par ses cris, le père sortit à son tour, corrigea la
chienne de quelques coups de laisse et ramena son fils en pleurs
dans la maison. La chienne, elle, donnait de grands signes de
nervosité, continuait d'aboyer. Rien ne semblait la calmer.
Le même soir,
sortant dans le jardin pour se rendre chez des amis, le jeune
homme sentit le sol se dérober sous ses pieds. Un trou se forma en
une seconde, dans lequel il fut précipité. « Je suis resté
miraculeusement accroché à une racine, raconta-t-il. Je m'en suis
tiré avec une entorse. Le sol de mon jardin, miné par les galeries
d'une ancienne champignonnière dont nous ignorions l'existence,
s'était effondré. La fissure, profonde, s'était produite à moins
d'un mètre de l'endroit où ma chienne, le matin, s'était jetée sur
Laurent. S'il avait été à ma place, mon fils serait certainement
tombé jusqu'au fond, c'est-à-dire à plus de huit mètres ! »
Extrait du livre :
Le 6ième sens des animaux
Dr Philippe De Wailly
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