Le plus bel ange
 
 
 
Au cours des vingt dernières années, j'ai parlé devant toutes sortes d'auditoires sous les traits de Benjamin Franklin. Bien que la majorité des conférences aient été données auprès de cadres d'entreprise ou de congressistes, j'aime bien parler devant des groupes scolaire. Lorsque je travaille pour une clientèle industrielle à l'extérieur de la région de Philadelphie, je leur demande de commanditer des conférences dans deux écoles à titre de service à leur collectivité.
 
Je découvre que même les très jeunes enfants comprennent bien le message que je transmets en utilisant le personnage de Benjamin Franklin. Je les encourage toujours à poser toutes les questions qu'ils souhaitent poser, et généralement il y en a de très intéressantes. Le personnage de Benjamin Franklin devient souvent si réel pour ces élèves qu'ils mettent de côté leurs doutes et discutent avec moi comme si j'étais vraiment Benjamin Franklin.
 
Une journée en particulier, après une réunion dans une école élémentaire, je visitais une classe d'élèves âgés de onze ans pour répondre à leurs questions en histoire américaine. L'un deux leva la main et dit: «Je croyais que vous étiez mort.» Ce n'étais pas une question inhabituelle et j'y répondis par ces mots: «Je suis mort le 17 avril 1790, j'avais alors 84 ans, mais je n'ai pas tellement aimé cela et je ne le referai plus jamais.»
 
Je sollicitai immédiatement d'autres questions et désignai un garçon qui levait la main au fond de la salle. Il demanda: «Lorsque vous étiez au ciel, avez-vous vu ma mère?»
 
Mon coeur cessa de battre. Je voulais disparaître, me fondre dans le plancher. Ma seule pensée était qu'il ne fallait pas tout gâcher. Je me rendais compte que pour qu'un garçon de onze ans pose cette question devant tous ses compagnons de classe, il fallait que l'évènement ait été très récent ou que cela le préoccupât particulièrement. Je savais aussi que je devais dire quelque chose.
 
Puis je m'entendis expliquer: «Je ne sais pas si c'était celle que je crois, mais si c'est le cas, il s'agissait du plus bel ange qu'il y avait là-haut.»
 
Le sourire qui illumina son visage me dit que c'était la bonne réponse. Je ne sais pas d'où elle m'était venue, mais je crois que le plus bel ange là-haut m'avait donné un petit coup de pouce.
 
 
Ralph Archbold

 

 

 

 

Retour à l'accueil

Copyright (Chez LadyJo) ©2004, tous droits réservés

       Hit-Parade